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Christophe Pelardy, artiste plasticien Cannetant, est venu perturber l’ordonnance du monde en 1985. Provocateur sympathique et bon enfant, son univers oscille entre blague potache et sublimation poétique et esthétique de l’apparente réalité des objets quotidiens. Il lève le voile sur un pays étrange et pourtant familier, entrouvre la porte onirique des peurs enfantines. Dans son dessin, les monstres du placard sont saisis sur le vif. Le pli d’un vêtement né de l’amoncellement d'habits abandonnés devient un œil, un sourire ou une gueule ricanante . Une chemise pendante sur une chaise se transforme en une inquiétante silhouette accusatrice. La toile de l’œuvre emprisonne l’artiste, tandis qu’un chapeau posé sur un blue-jean nous observe avec sa tête de tueur. Ses sculptures mettent en relief l’instant figé . Il fait pénétrer dans notre espace visuel la densité d’un moment fugace. Ses performances vidéo le rapprochent de Cocteau par sa démarche poétique. On s’attend presque dans "Asterion--La Gestation" à voir surgir dans un coin de l’image la "Bête" accompagnée de sa "Belle". Comme l’Auguste sur la piste, son côté naïf et attachant nous fait rire. C’est bien plus tard dans l’ombre menaçante d’une encoignure de porte ou en observant suspicieusement notre serviette de bain, qu'on se rend compte qu’il a ouvert une lucarne. Est-on bien sûr de vouloir la refermer ? Du fond de la renaissance Arcimboldo interpelle Lamartine : "...Objets inanimés avez-vous donc une âme..."
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